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Une comptabilité pair à pair pour la Survie de la planète
Vers une infrastructure P2P pour une société circulaire socialement juste
Comment des chaînes d'approvisionnement perma-circulaires partagées, des grands livres distribués après la chaîne de blocage, des coopératives de protocole et trois nouvelles formes de comptabilité post-capitaliste pourraient très bien sauver la planète.
Par Michel Bauwens and Alex Pazaitis
Une publication conjointe avec la P2P Foundation, Guerrilla Foundation et la Schoepflin Foundation.
Credits
Ecrit par: Michel Bauwens and Alex Pazaitis
Foreword: Kate Raworth
Editeur: Stacco Troncoso
Coordination du projet: Stacco Troncoso, Alex Pazaitis
Correction: Susa Oñate (Guerrilla Media Collective)
Design: Mireia Juan Cucó, developing on designs by Elena Martínez Vicente (Guerrilla Media Collective)
Cover: Nullfy
Chapter 1: Nullfy
The Seven Tendencies of blockchain Technology: Wikimedia Commons
Chapter 2: Nullfy
Chapter 3: Nullfy
Back cover: Nullfy
All other images sourced from Unsplash.com
Logos for projects sourced from their respective websites, with the exception of:
• Fabchain: https://fablabbcn.org/news/2018/07/16/fab14.html
• Resources Events Agents: https://mikorizal.org/
• Ostron Contracts: https://medium.com/@daviddao/decentralized-sustainability-9a53223d3001
• Musiasaem: https://magic-nexus.eu/tags/musiasem
Contenu
Avant-propos de Kate Raworth
Résumé
Chapitre 1 : Le contexte de cette étude
L'étude de la Fondation P2P sur les biens communs et la transition des biens communs
La valeur dans les communes
La cryptoéconomie émergente, un signal pour la transition cosmo-locale
Notre vision
Chapitre 2 : Outils et technologies pour des écosystèmes de production intégrés, équitables et durables
Introduction
Outils pour l'intégration mutuelle
Agence spatiale européenne (ECSA) : Un environnement pour des espaces économiques interconnectés et des organisations communes de programmation distribuée
Holochain : Une alternative à un grand livre distribué à l'échelle mondiale, basée sur le biomimétisme
DAOstack : Des mécanismes intégrés pour une gouvernance à grande échelle
Outils de circulation et d'échange
FairCoin et FairCoop : Outils pour un écosystème coopératif ouvert et cosmo-local
Trustlines : Le crédit mutuel pour le bien commun
Les cercles : Un revenu de base décentralisé
Envienta : Un environnement intégré pour la fabrication en libre accès
FabChain : Lier la recherche avancée aux métabolismes urbains et à la production et à la fabrication courantes
Terra0 : Donner une agence DAO aux ressources naturelles
Sustans : Remplacer les contrats intelligents par des contrats Ostrom
Chapitre 3 : Évolution de la comptabilité
Nouveaux cadres comptables et de planification
Guerilla Translation : La comptabilité à flux multiples pour un coopérativisme à valeur ouverte basé sur la communauté
Ressources - Événements - Agents (REA) : Un système de comptabilité pour la coopération en réseau et les chaînes d'approvisionnement partagées
Rapports 3.0 : Accès direct à une représentation des flux de matière et d'énergie dans les chaînes d'approvisionnement interconnectées
MuSIASEM : comptabilisation des flux de matières/énergie et leurs limites
Prise en compte de l'impact et des externalités
Réseau Regen : "Protocoles d'état écologique" pour vérifier les progrès réalisés en matière de durabilité et de régénérativité
Le système de comptabilité du bien commun : En concurrence pour un impact positif
Intégration multicouche : Comment les nouvelles technologies s'intègrent
Production pour les besoins sociaux à l'intérieur des frontières de la planète
Remerciements
Bibliographie
Avant-propos de Kate Raworth
Eurostar : 10h52, de Bruxelles à Londres. Je fais la queue pour le contrôle des passeports et je vois un visage familier devant moi : c'est Michel Bauwens ! Il est visiblement surpris d'entendre son nom appelé juste derrière lui dans la file d'attente, mais sa surprise se transforme rapidement en un plaisir mutuel lorsque nous réalisons que nous aurons une chance trop rare de le rattraper.
Nous nous retrouvons dans le wagon-restaurant du train où, voyageant à 150 miles à l'heure sous la Manche, Michel me parle de son projet d'écriture pour l'été. Il n'a que quelques instants pour le décrire et je dois sortir mon carnet et commencer à prendre des notes parce que, à la manière typique de Michel, il sort des phrases intrigantes que je n'ai jamais entendues auparavant mais qui ont un attrait immédiat. Une production cosmopolite. Mutuelles de travail. La thermodynamique de la production entre pairs.
Le rapport qui en résulte, rédigé l'année dernière par Michel, Alex Pazaitis et une équipe de collaborateurs, rassemble ces idées et bien d'autres pour envisager les biens communs au cœur d'une économie du XXIe siècle conçue pour assurer la santé sociale et écologique. Dans sa vision ambitieuse, ce rapport combine un engagement de longue date en faveur de la production de biens communs par les pairs avec une nouvelle approche, mondialement localisée, de l'économie circulaire et, ce faisant, il repense la technologie des grands livres distribués (pensez : au-delà de la chaîne des blocs) afin de la rendre réalisable.
Laissez donc derrière vous l'obsession actuelle pour les contrats intelligents, le capitalisme de plate-forme et les économies d'échelle : ils ne font que renforcer les modes de production dominants et extractifs du siècle dernier. Plongez plutôt dans ce rapport et découvrez les possibilités qu'offrent les contrats Ostrom, le coopérativisme de plate-forme et les économies d'échelle. Ces idées sont les germes d'une économie générative basée sur le commun qui est adaptée aux défis sociaux et écologiques du XXIe siècle.
Si vous voulez changer d'avis sur l'économie et vous mettre à la pointe de la pensée commune, il vous suffit de lire ce qui suit.
Résumé
Comment lire ce rapport : Si vous n'êtes pas un expert mais que vous vous intéressez aux futures infrastructures, le chapitre 1 est le chapitre "visionnaire" le plus lisible, qui vous donnera un aperçu général de ce que nous voulons réaliser avec ce rapport. Les chapitres 2 et 3 s'adressent aux experts les plus motivés qui s'intéressent plus particulièrement à un certain nombre d'outils techniques qui deviennent disponibles pour permettre cette vision. Chacun de ces chapitres possède également sa propre introduction contextuelle, qui pourrait être utile au lecteur moins technique.
La question clé abordée dans cette étude est de savoir comment changer un système qui incite et récompense l'extraction - mais ne peut pas reconnaître et récompenser la richesse créée par les activités génératrices - vers un système capable de récompenser et d'inciter les pratiques génératrices.
Ce rapport est basé sur la compréhension que l'une des principales faiblesses de l'économie politique actuelle est son incapacité à reconnaître et à traiter les "externalités", en ce qui concerne les coûts et les avantages reçus ou causés par les acteurs économiques qui ne sont pas comptabilisés ou payés. Sous le capitalisme, une entreprise devient compétitive en grande partie en raison de sa capacité, et de celle du système dans son ensemble, à ne pas "payer" pour des contributions sociales et environnementales positives, et à laisser la réparation des dommages sociaux et environnementaux à d'autres acteurs, c'est-à-dire principalement aux citoyens ou à l'État. Il n'existe pas de solution structurelle pour financer les activités (re)génératrices, sauf le plus souvent "après coup" ou par le biais de "règlements" imposés "de l'extérieur" par la force coercitive de l'État. Ce rapport examine les efforts en cours, même sous forme de prototypes et d'expériences, pour remédier à cette situation, c'est-à-dire pour disposer de systèmes productifs capables de répondre aux besoins humains sans violer les frontières extérieures, un peu comme l'a expliqué Kate Raworth dans son livre "Doughnut Economics". Ces solutions se situeraient beaucoup plus "en interne", dans le système de production lui-même. Cette façon de penser est analogue à la réflexion sur une "pré-distribution" des richesses plus juste socialement, plutôt que sur une simple "redistribution". Ces solutions ne remplaceraient pas la réglementation externe, qui a toujours un rôle à jouer, mais la compléteraient plutôt.
Nous pensons qu'un nombre important de ces ingrédients nécessaires à un tel changement structurel sont disponibles dans certains des systèmes techno-sociaux émergents qui co-évoluent avec les réseaux distribués.
Le premier élément structurel est celui des chaînes d'approvisionnement partagées pour une économie perma-circulaire. À la Fondation P2P, nous pensons qu'une économie circulaire ne peut être réalisée sans le partage des connaissances logistiques qui sont actuellement enfermées dans les jardins clos de la logistique privée. Ce n'est qu'en partageant les apports et les résultats de chacun que les partenaires d'un écosystème ouvert peuvent s'adapter à une véritable économie circulaire. Dans ce rapport, nous nous intéressons à une évolution vers une collaboration écosystémique, mais sans entrer dans les détails des chaînes d'approvisionnement elles-mêmes. Le concept de "perma-circularité" fait référence à la nécessité de maintenir la croissance de notre consommation de matières et d'énergie en dessous de 1% par an, afin d'éviter l'augmentation exponentielle des ressources dont nous avons besoin sur notre planète.
Nous sommes attentifs à un certain nombre de technologies qui nous permettront de passer à des écosystèmes de collaboration, en particulier des registres distribués ouverts et partagés, provenant pour la plupart de l'espace dit "en chaîne" du développement technique. Mais nous nous concentrons en partie sur les développements "post-chaîne", qui permettent d'éviter un certain nombre de problèmes systémiques associés à la première génération de technologies de la chaîne de blocs, par exemple, les questions d'échelle, d'utilisation exponentielle de l'énergie, etc. Les coopératives de protocole sont des référentiels mondiaux de connaissances, de codes et de conception en code source libre, qui permettent à l'humanité de créer des infrastructures pour la mutualisation des principaux systèmes d'approvisionnement (tels que la nourriture, l'habitat, la mobilité), et qui sont régis par les différents acteurs concernés, y compris les citoyens concernés.
Avec les grands livres distribués, trois nouvelles formes de comptabilité collaborative peuvent être introduites, qui permettront aux acteurs économiques de gérer leur production tout en reconnaissant les externalités sociales et écologiques positives et négatives. 1) La comptabilité contributive, dont nous avons parlé dans notre précédent rapport. 2) Les valeurs dans l'économie commune, qui permet la reconnaissance de tous les types de contributions, et pas seulement du travail salarié. 3) La comptabilité REA, c'est-à-dire la comptabilisation des ressources, des événements et des agents, permet aux acteurs de voir leurs transactions comme faisant partie d'un écosystème de collaboration, ce qui est une "comptabilité de flux" plutôt qu'une vision basée sur l'accumulation d'actifs dans une seule entreprise. Enfin, nous avons besoin d'un accès direct aux véritables "flux thermodynamiques" nécessaires à la production, c'est-à-dire aux quantités de matière et d'énergie nécessaires, dans le contexte des frontières planétaires.
Le chapitre 1 de ce rapport est un résumé de dix années de recherche à la Fondation P2P (y compris celle menée par notre propre laboratoire P2P mais aussi par nos partenaires dans des programmes de recherche communs) de ce que nous savons aujourd'hui sur l'économie commune émergente. Il comprend un exposé de base sur les raisons pour lesquelles "l'invention" de la chaîne des blocs a été importante, mais souligne que les registres distribués nécessaires pourraient prendre d'autres formes à l'avenir. Cette section n'offre peut-être pas beaucoup d'éléments nouveaux pour ceux qui sont déjà au fait de la technologie, mais elle présente un engagement critique sur les qualités et les défauts du modèle actuel, et suggère comment il peut être modifié et transformé pour servir également de base à une économie post-capitaliste, centrée sur les biens communs.
Le chapitre 2 de ce rapport détaille divers projets technologiques qui pourraient être utilisés comme outils pour développer des écosystèmes de collaboration, sur la base de registres distribués. Notre objectif ici est de montrer que des solutions sont en cours d'élaboration, mais qu'elles restent fragmentées à ce jour. Notre but est donc de démontrer qu'un alignement dans une intégration plus poussée conduirait à des avancées significatives vers une production durable.
Enfin, le chapitre 3 se concentre sur les innovations comptables dont nous aurons besoin, et qui devront être intégrées dans les nouvelles pratiques basées sur des chaînes d'approvisionnement partagées utilisant des grands livres partagés. Cela comprend, comme expliqué ci-dessus, des outils de comptabilité contributive, de comptabilité des flux et de comptabilité thermodynamique.
Ce rapport ne se concentre pas sur les innovations des acteurs industriels traditionnels qui s'efforcent de parvenir à une plus grande durabilité, mais sur les formes d'amorçage qui, en n'ayant pas de systèmes hérités à gérer, sont mieux à même de se réorganiser en harmonie directe avec les possibilités offertes par les nouveaux outils reflétant le nouveau paradigme. Bien entendu, cela signifie qu'ils disposent de moins de ressources, mais ils offrent des indications plus claires sur un avenir possible.
L'objectif de ce rapport est donc d'encourager l'ouverture d'esprit à l'égard des nouvelles possibilités d'intégration afin que nous puissions passer à une économie régénérative, et de montrer que de nouveaux outils sont disponibles pour mettre en œuvre ces changements nécessaires.
"Dès que nous cesserons d'optimiser l'économie numérique pour la croissance du capital et que nous l'optimiserons plutôt pour la circulation de la valeur entre les personnes, tout commencera à s'améliorer très vite".
- Douglas Rushkoff 1
"Dans le prochain système économique, la "valeur" signifiera la santé de la planète, et non les chiffres d'un bilan".
- John Thackara
"Ce qui se passe aujourd'hui, c'est plus que quelques oublis comptables ici et là. La distance entre les systèmes industriels actuels et les systèmes industriels réellement durables - des systèmes qui ne dépensent pas le capital naturel stocké mais qui s'intègrent plutôt dans les flux actuels d'énergie et de matières - n'est pas une distance de degré, mais une distance de genre. Ce qu'il faut, ce n'est pas seulement une meilleure comptabilité, mais un nouveau système industriel mondial, une nouvelle façon d'assurer le bien-être humain, et vite".
- David Roberts 2